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CHAPITRE XVI

Création du port de la Spezzia. — Le duc d’Aumale à Turin. — Mlle Rachel. — Le coup d’État du 3 décembre. — Ma nomination à Saint-Pétersbourg.


Au cours de cette même année 1851 M. de Cavour saisit le Parlement du transport de la marine militaire dans le golfe de la Spezzia et de la cession au commerce de l’arsenal maritime de Gènes. Cet arsenal n’offrait pas les conditions d’étendue et de sécurité réclamées par les progrès de la marine, et le port franc de Gènes ne suffisant plus aux besoins du commerce devait par conséquent être agrandi le plus tôt possible. Les ports de Villefranche et de la Spezzia étaient les seuls auxquels on pût songer pour créer un nouvel établissement de marine militaire. Villefranche n’était ni assez vaste, ni assez profond, ni assez abrité. Il était d’ailleurs trop voisin de Toulon, trop éloigné de Gènes et placé en dehors de toute ligne stratégique. Dans le cas d’une guerre avec la France ce port serait resté livré à ses propres forces et n’aurait pas pu être défendu. Le golfe de la Spezzia n’avait aucun de ces inconvénients : il offrait