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MES SOUVENIRS

pas ; on s’ennuie trop. Quant à moi, vous ne m’y verrez sûrement pas. » Des invitations aussi peu engageantes restaient naturellement sans effet. La duchesse paraissait fort attachée à son mari malgré son peu d’amabilité pour elle et faisait tout pour lui plaire.

Le duc, d’un caractère bizarre, ne s’imposait aucune contrainte. Un jour, il passait en revue un régiment de ses troupes dont la musique jouait une polka. Il ne put résister à l’entraînement de sa danse favorite et se mit à passer en polkant devant le front de ce régiment au grand ébahissement de tous les assistants. Un autre jour, sa promenade à cheval le conduisit vers un endroit où des blanchisseuses étendaient leur linge sur des cordes. Son cheval en fut effrayé. Comme le duc n’était pas très bon cavalier, il ne put le maîtriser. Le cheval passa sous une de ces cordes laissant le duc de l’autre côté, renversé à terre. Ces pauvres femmes ne purent retenir un accès d’hilarité qu’elles expièrent durement ; car elles furent mises en prison pour ce manque de respect.

Après sa défaite définitive en Espagne, don Carlos, frère de Ferdinand VII, alla s’établir à Gènes avec sa femme, veuve du prince de Beira, sœur de dom Pedro de Brésil et de dom Miguel de Portugal. Cette