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MES SOUVENIRS

bien. Elle a été heureuse de trouver sur sa route la sœur de l’empereur, la reine de Naples, à laquelle elle a demandé les moyens de plaire à son mari. Elle a été aussi aimable qu’elle a pu l’être avec tous les officiers français qu’elle a rencontrés en chemin parce qu’elle veut se faire aimer des Français. Elle en veut à Mme de Laborde qui a dit à l’empereur qu’elle avait beaucoup pleuré en quittant sa famille. Ce sont les dernières larmes que je verserai de ma vie, écrit-elle, tant je me promets des jours heureux.

Elle se séparera de sa gouvernante, puisque l’empereur le désire ; elle sent la justesse de cette demande, mais l’empereur comprendra la peine qu’elle éprouve en s’éloignant d’une femme qui ne l’a jamais quittée depuis sa plus tendre enfonce. Elle remercie l’empereur de son portrait, de son cachet, d’une pelisse qui lui est chère puisqu’elle lui a appartenu. Elle demande à l’empereur de ne pas avoir une trop haute opinion d’elle pour ne pas être désillusionné par la suite. Elle se confiera à lui en toutes choses ; elle le prie de la guider à cause de sa grande jeunesse ; son désir est de lui plaire. « Merci, dit-elle, de m’assurer que vous voudriez être le page qui m’a apporté votre lettre ; il y a aussi longtemps pour moi que je voudrais être fleur de laurier pour vous approcher de plus près. »