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CHAPITRE QUATRIÈME

deux confiés, furent donnés, le premier au comte Adlerberg, l’un des aides de camp favoris de l’Empereur, le second au comte Péroffsky, jusque-là ministre de l’intérieur de l’empire. Le général Bibikof, gouverneur général des provinces de Kieff, Podolie et Volhynie, avait été appelé à succéder à M. Péroffsky. Cette dernière nomination était à remarquer, tant à cause de l’importance du ministère que l’Empereur confiait à M. Bibikof et auquel la direction des cultes était annexée, qu’à cause de la réputation de dureté que s’était faite cet officier général particulièrement envers la noblesse polonaise pendant son gouvernement. Il passait d’ailleurs pour un homme habile, et on pensait que l’Empereur, connaissant les inconvénients de son caractère dans une place trop éloignée du contrôle personnel du souverain, avait voulu employer ses talents dans des fonctions plus hautes et en même temps plus rapprochées de son autorité, nécessaire pour modérer l’extrême rigueur du nouveau minnistre.

Sa Majesté Impériale était partie dans la nuit du 13 septembre pour le camp de Tchougounieff. Elle était accompagnée du comte Adlerberg, ministre de sa maison, et du comte de Mensdorff, ministre d’Autriche, qui ne le quittait plus. Le général Wrangel