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MES SOUVENIRS

respectueux, le plus obéissant et le plus dévoué, ne voulut pas contrarier son penchant et dit en famille et devant quelques personnes de la cour, afin que son intention fut bien connue : — La princesse Marie de Hesse est, comme toutes les princesses allemandes, dans l’Almanach de Gotha ; c’est une princesse charmante qui fera le bonheur de mon fils et le nôtre. L’Impératrice et moi, nous sommes de l’avis qu’Alexandre doit se marier selon son cœur.

On pense combien ces paroles, rapportées avec la rapidité de l’éclair à Darmstadt, causèrent de joie au sein de la famille de Hesse ! Depuis ce moment, tous les yeux de l’Europe furent dirigés sur cette jeune fille si modeste, si accomplie, qui devait bientôt monter sur l’un des plus grands trônes du monde et épouser un prince qui à tous égards, par ses hautes et grandes qualités, était digne d’elle. J’ai, en 1852, connu le Tzarewitch et la Tzarewna, lorsque j’étais premier secrétaire de l’ambassade de France à Saint-Pétersbourg, et, dans cette grande société russe dont j’ai gardé si bon souvenir, je n’ai jamais entendu parler de cet heureux ménage qu’avec les sentiments du plus profond respect et de la plus grande admiration pour cette princesse, qui joignait au meilleur caractère les délicatesses d’un cœur charitable, dévoué et tendre.