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CHAPITRE PREMIER

avancions vers le nord. La traversée était aussi paisible que celle de Marseille à Civita-Vecchia. En approchant, lorsque Saint-Pétersbourg paraît à l’horizon, cette ville fait une grande impression. Les dômes des églises et les sommets des clochers qui sont presque tous dorés étincellent au soleil. Il semble que ce soit une ville orientale, telle que les décrivent les contes arabes : cette illusion ne tarde pas d’ailleurs à se dissiper à mesure qu’on approche.

Le paquebot laisse à gauche la ville de Cronstadt et ses bastions formidables qui défendent l’embouchure de la Newa, puis il remonte ce fleuve pour s’arrêter au quai de Saint-Pétersbourg. J’y trouvai M. Camille Dollfus, attaché à l’ambassade de France, que l’ambassadeur, le général de division marquis de Castelbajac, avait eu la bonté d’envoyer au-devant de moi. Mon nouveau chef était un homme d’une politesse parfaite ; il était envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire à la cour de Russie depuis le 25 février 1850. J’avais trouvé à Stettin une lettre de lui me souhaitant la bienvenue, lettre dans laquelle faisant allusion à mon oncle, le général de Reiset, dont le nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, il me disait dans les termes les plus aimables son contentement de m’avoir sous ses ordres.