Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 2.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
173
CHAPITRE CINQUIÈME

poussèrent des acclamations et des vivats. Le comte Woronzow, les larmes aux yeux, appela à lui le plus âgé et dit à la foule que, ne pouvant les embrasser tous, il embrassait du moins leur doyen.

Un comte Bouterline s’étant ruiné fut obligé de vendre sa terre. Ses paysans, l’ayant appris, réunirent entre eux la somme qu’elle pouvait valoir et la lui apportèrent : « Ne vends pas ta terre, lui dirent-ils, voici la somme dont tu as besoin. Tu as toujours été bon pour nous ; nous voulons que tu restes notre seigneur. »

C’était dans les provinces de la Russie la magnifique contre-partie de ce qui se passait malheureusement trop souvent à Pétersbourg.