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MES SOUVENIRS

sa route. Je repris alors tout mon sang-froid et je ne songeai plus qu’à exécuter toutes les mesures qui pouvaient faciliter sa fuite. »

La revue terminée, l’Empereur traversa le salon où nous nom trouvions. En m’apercevant, il me dit : « Est-ce qu’en Russie on passe souvent des revues en hiver ? » — « Oui, Sire, répondis-je, mais dans de grands manèges seulement, car le froid serait trop vif peur les passer en plein air. »

Après m’avoir posé encore quelques questions, il me souhaita un bon voyage. J’allai prendre chez la grande-duchesse Stéphanie de Bade une lettre qu’elle devait me donner pour la grande-duchesse Marie, veuve du duc de Leuchtenberg, et je partis le jour même à huit heures du soir.

Je fus arrêté à Bruxelles par les neiges qui interceptaient les communications entre cette ville et Cologne. M. Adolphe Barrot, qui y était alors ministre de France, m’y offrit une cordiale hospitalité. Je ne pus repartir que le 1er janvier 1854, vers quatre heures. Je me trouvai dans le même wagon que le jeune prince Schœnbourg, attaché d’ambassade d’Autriche à Paris, qui portait des dépêches à Vienne. Nous liâmes conversation. Il me parla beaucoup de son jeune empereur et de son prochain mariage avec une princesse de Bavière. Le bruit