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MES SOUVENIRS

empressé d’aller leur faire visite. Il avait trouvé la princesse Sidonie fort agréable, quoique un peu forte. Mais, disait-il souvent, j’aime les grosses femmes ! Cependant, en sortant, il avait ajouté : « Je n’aime pas cette maison de Saxe ; ils sont tous sans cœur. »

Pendant mon séjour en Piémont, il vint à Turin dans l’intention de faire une visite à Aglié. Mais il y eut au sujet de ce projet tant de propos qu’il y renonça. De son côté, la Vercellana, craignant qu’il ne lui échappât, arriva en toute hâte pour le ramener à Pollenzio où elle était établie. Il habitait aussi avec les jeunes princes, ses enfants, Cazotto, ancienne chartreuse achetée par Charles-Albert comme lieu de repos. La maison était située au milieu des montagnes. Elle n’avait pas de vue, mais en allant à peu de distance on apercevait la mer. C’était un séjour très salubre : le Roi y dépensait une centaine de mille francs par an pour le rendre confortable. On y avait fait transporter des vieux tableaux et des meubles du garde-meuble de Turin.

Au mois de septembre, Victor-Emmanuel tomba sérieusement malade : il fut saigné sept fois en deux jours. Il était alors à Pollenzio, auprès de Rosine. Ce malheureux prince avait une fièvre violente et se plaignait qu’on le saignât trop, ce dont s’offensa fort le docteur Riberi, qui demanda une consultation, la