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MES SOUVENIRS

même Mme de Guitaut, née Kirkpatrick, sa cousine.

On donna ensuite dans une tente couverte de tapis une représentation de chiens et de singes savants. C’était une espèce de cirque où les singes imitaient les évolutions de Franconi. Un chien plus leste que les autres sautait avec grand succès à travers des cercles de papier. L’Empereur paraissait s’amuser beaucoup ; il allait caresser les singes et leur donner la main. Quand l’un d’eux faisait le récalcitrant, il le reconduisait par la main à l’Impératrice. Celle-ci s’amusait à jouer avec eux ; mais la grande-duchesse Stéphanie était fort mal à son aise. « Vous n’aimez pas les singes, décidément, ma tante », lui disait l’Empereur. On alla ensuite admirer un cheval que le schah de Perse venait d’envoyer à l’Empereur par l’ambassadeur persan Feruk-Khan ; ce cheval qui était superbe se cabrait d’une manière terrible. L’Empereur et le grand-duc Constantin eurent alors l’idée de grimper sur un talus de gazon qui conduisait à un pont jeté sur un des bras du lac. Le talus devint une redoute. L’Empereur y monta avec l’agilité d’un jeune homme. L’impératrice se plaça en haut avec quelques dames, repoussant les hommes et l’Empereur lui-méme qui montaient à l’assaut. Plusieurs dégringolèrent, et l’Impératrice glissa sur la pente jusqu’au pied du talus. Je l’aidai