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MES SOUVENIRS

et il venait de dire que ses mesures étaient si bien prises que désormais aucun attentat n’était plus possible. Il achevait à peine de tenir ce langage qu’on accourait lui annoncer le tragique événement. Quand il arriva dans la loge impériale, l’Empereur lui demanda d’un ton glacial s’il avait bien dîné.

Après être allé jusque dans la loge de l’Empereur serrer la main de ma belle-mère et féliciter Leurs Majestés, je me hâtai de me rendre rue d’Amsterdam rassurer ma femme qui touchait au huitième mois de sa seconde grossesse et qui n’apprit le danger qu’avait couru sa mère que lorsqu’on put lui dire qu’elle était saine et sauve.

À sa rentrée aux Tuileries, au milieu des acclamations de la foule, l’Impératrice, encore tout émue des événements sanglants qui venaient de se passer à l’Opéra, embrassa amicalement Mmes de Sancy et de Rayneval en leur donnant à toutes deux un souvenir personnel rappelant cette tragique soirée. — Mme de Reiset conserve encore aujourd’hui précieusement, au Breuil, le mouchoir brodé à son chiffre que S. M. l’Impératrice portait sur elle durant cette nuit terrible et qu’elle avait donné à sa mère dès son retour au palais des Tuileries.

À la suite de cet événement, des négociations délicates s’engagèrent avec l’Angleterre pour la restric-