mont. Parmi les convives se trouvaient mes deux anciens chefs, M. Ferdinand Barrot et le général de Castetbajac. J’avais pour voisin M. Armand Lefèvre, conseiller d’État, directeur des fonds au ministère des affaires étrangères, père de mon camarade Lefèvre de Behaine qui a été ambassadeur à Rome. L’Impératrice, belle comme toujours, portait comme coiffure un nœud de ruban rouge grenat surmonté d’une aigrette. J’avais remis à l’Empereur, en même temps que la lettre de Massimo d’Azeglio, un mémoire qui résumait mon opinion sur la situation de l’Italie. Je l’avais préparé sur la demande de M. Walewski depuis le mois de décembre 1858. Je n’ai pas la prétention d’être prophète, mais, descendant d’une vieille race alsacienne, je ne puis relire sans un serrement de cœur ce que j’écrivais alors de l’unité de l’Italie devant conduire fatalement à l’unité de l’Allemagne.
« Lorsque l’Autriche récupéra, à la suite des événements de 1814, les provinces lombardo-vénitiennes, elle comprit la nécessité d’y ménager au premier abord le sentiment national que la France y