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CHAPITRE DOUZIÈME

Toscane, morte récemment grosse de trois mois. Elle dansa avec le prince de la Tour d’Auvergne qui devait repartir le lendemain pour Turin : elle faisait vis-à-vis à la princesse Mathilde.

J’avais encouragé d’Azeglio à écrire de nouveau à l’Empereur par mon intermédiaire. Je reçus de lui une seconde lettre fort longue, datée de Rome les 11-14 mars 1859. Elle fut mise, comme la première, sous les yeux de Napotéon III. Lorsqu’il me la fit rendre, les passages qui l’avaient frappé étaient encore soulignés par lui.

Le 25 mars, après avoir dîné chez M. Drouyn de Lhuys, j’assistai à un concert donné aux Tuileries. L’Empereur me répéta qu’il avait lu avec intérêt les nouvelles lettres de d’Azeglio que je lui avais communiquées, et qu’il avait engagé le comte Walewski à écrire à son ambassadeur à Rome en faveur du malheureux comte Adolphe Spada, de Pesaro, ami de d’Azeglio, qui, compromis par des lettres anonymes, se trouvait impliqué dans un procès politique. Massimo d’Azeglio, qu’on mettait volontiers en évidence lorsqu’il s’agissait de missions honorifiqnes, venait d’être envoyé à Londres pour porter au prince de Galles le grand collier de l’Annonciade ; il devait rester pendant quelque temps en Angleterre et revenir ensuite me revoir à Paris.