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CHAPITRE DOUZIÈME

échappé à cette affreuse barbarie. Mon cher et bon Reiset, voyons, mettez-vous en quatre et tirez-moi ce brave homme des geôles de Nardoni. Dieu vous bénira, vous et les vôtres, et vous sécherez les larmes de toute une famille. Il me passe mille projets par la tête. C’est peut-être extravagant, ce que je dis ; mais si l’Empereur en était instruit ? Je le sais bien, il y en a des centaines dans le cas du pauvre Adolphe mais pour celui-ci, du moins, on peut être bien sûr qu’on sauve un honnête homme. Et si Mme de Rayneval voulait en parler à l’Impératrice ? Enfin vous êtes un homme de cœur, vous êtes mon ami ; si vous ne me venez pas en aide, c’est que vous n’en avez pas trouvé le moyen, j’en suis sûr. Seulement, je vous supplie de me le faire savoir le plus tôt possible, car alors je chercherai le moyen de le faire sauver.

« Mercredi, j’aurai mon audience de Sa Sainteté à laquelle je suis chargé de présenter les hommages de Sa Majesté. Après cela, ma mission est finie. Mais en partant j’ai dit au Roi que, puisqu’il m’envoyait dans un pays où j’ai passé mes meilleures années, je le priais de m’y laisser quelque temps. Dans ce qui peut arriver il est possible qu’il y ait quelque chose de bon à faire et quelque chose à empêcher. Je vais m’y appliquer. Malheureusement, je n’ai plus la