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CHAPITRE TREIZIÈME

à Tours et ne ferait pas ainsi un voyage inutile. Fort intrigués, l’Empereur et l’Impératrice voulurent après le dîner être mis au courant de ce qui s’était passé. Le général de Béville, heureux de prendre en faute le maréchal Vaillant, raconta alors toute l’histoire du billet et en révéla le contenu.

L’incident fut relevé par les ennemis du maréchal. L’Empereur l’emmena comme major général de l’armée d’Italie.

Débordé par la nécessité d’improviser, accablé par les plaintes arrivant de tous côtés à Napoléon III, le maréchal Vaillant fut pendant la campagne au-dessous de cette mission à laquelle son passé ne le préparait nullement[1].

De son côté, le prince Napoléon n’aimait pas le maréchal Vaillant, et lorsqu’on lui parlait de lui, il disait : « Je ne le connais plus et n’ai aucun rapport avec lui. Je trouve cette netteté dans nos rapports plus facile, plus convenable et plus utile. Je le tiens pour un autre animal que le sanglier ! Voilà tout, il le sait, et j’en suis bien aise. »

L’Impératrice avait remis à Mme de Sancy deux médailles de la sainte Vierge pour ses fils. En revenant de Tours, ma belle-mère trouva chez elle une

  1. Général Canonge, Histoire et art militaire, t. II, p. 115, 198, 200 et 201.