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CHAPITRE DEUXIÈME

les acteurs parisiens les plus fameux venaient donner pendant l’été des représentations très suivies.

J’allais souvent, soit chez la comtesse Strogonoff, soit chez lady Seymour. Un soir qu’il y avait nombreuse réunion chez le ministre d’Angleterre et que le futur vice-roi des Indes, lord Napier, alors premier secrétaire de la légation anglaise, y assistait avec lady Napier, sir Hamilton Seymour raconta qu’il avait reçu le matin même une lettre de M. de Humboldt lui disant que l’expérience des tables tournantes, dont on commençait à parler, avait été faite en sa présence chez le roi de Prusse, et qu’au grand effroi de la reine, qui avait failli se trouver mal, elle avait réussi. M. de Humboldt engageait sir Hamilton Seymour à faire en famille la même épreuve. Parmi les personnes présentes, les unes croyaient à la réalité de ce phénomène, les autres n’y voyaient que l’illusion d’esprits portés au merveilleux ou pur charlatanisme. On se décida à en tenter l’expérience : le tapis de la table du salon fut enlevé ; hommes et femmes se tinrent debout tout autour, les mains étendues sur le bois, se touchant et formant une chaîne vivante. Lady Seymour se trouvait entre moi et M. Lumley, attaché à la légation d’Angleterre, Mlle Gertrude Seymour entre ce dernier et son père, Mlle Augusta Seymour entre son père et moi. Aucun