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un dommage personnel. Mais si au moment du départ d’un débiteur pour la guerre, le terme fixé pour le paiement de la dette n’était pas encore échu, ou si ce terme étant échu le débiteur n’était pas en état de faire honneur à son engagement, on n’est pas d’accord sur la question de savoir si le créancier pourrait s’opposer au départ de ce débiteur.

12° Enfin il faut aux enfans le consentement des parens à moins que malgré l’opposition de ces derniers, le prince ne leur ordonne de partir.

Lorsqu’il n’existe aucune des causes d’empêchement que nous venons d’énumérer, on est tenu ou d’aller à la guerre, ou de se faire remplacer, à moins que l’on ne reçoive l’ordre du prince de marcher en personne.

Si l’armée étant en campagne, on vient à tomber malade, l’on est toujours libre de retourner chez soi, même quand l’ennemi est en présence. Mais s’il s’agissait d’abandonner l’armée pour quelqu’autre motif, comme par exemple si un esclave envoyé par son maître à la guerre, puis ensuite rappelé, voulait obéir à l’ordre qui lui est donné, il le pourrait dans le cas où l’armée n’aurait pas encore joint l’ennemi et ne le pourrait pas dans le cas contraire.

On distingue trois classes d’hommes auxquels les Musulmans sont obligés de faire la guerre. La première comprend ceux qui ont apostasié et qui ont levé l’étendart de la rébellion contre le prince. Quant à ces hommes, il faut les combattre jusqu’à ce qu’ils meurent ou qu’ils rentrent dans l’obéissance. Si les combattans ont été mis en fuite et dispersés et qu’il y ait encore d’autres rebelles que ceux qui ont livré le combat, tous les prisonniers faits, soit sur le champ de bataille, soit dans la poursuite, sont incontinent mis à mort. Si au contraire il n’y a pas d’autres rebelles que les combattans, on ne doit alors ni poursuivre ni tuer les fuyards ; il suffit aux Croyans d’avoir vaincu et d’être assurés que leurs forces ne sont pas inférieures à celles de l’ennemi. Il n’est pas permis aux Musulmans de s’emparer des femmes, des enclaves ou des biens meubles et immeubles de ces apostats, c’est-à-dire, de ceux qui n’ont pas pris part au combat ; car relativement à ce qui appartient aux rebelles en armes, les docteurs sont partagés d’opinion.

La seconde classe d’hommes que les Musulmans doivent combattre se compose des Harbi. Ce sont tous ceux qu’il n’est pas possible de tolérer et on les divise en deux cathégories, 1° ceux qui ne rendent pas de culte à Dieu et qui adorent soit les astres, comme le soleil et la lune, soit des idoles ;