rées. Il étoit frere de lait du Roi , & environ de ſon âge. Quelques- lins même diſent qu’il deſcendoit de la ve ricable Race Royale , ſur laquelle le Pe. re de celui qui régnoir , avoit envahi la Couronne. Ce Mandarin s’étoit ac quis par l’attachement qu’il affectoir de faire paroître pour la Religion , l’eſti me & l’affection univerſelle de tous les Talapouins , qui ſont en grand nom bre & d’un grand Credit parmi le Peu ple , lequel d’ailleurs remontroit en lui un Coeur veritablement Siamois , plein d’eſtime pour ſa Nation , & de mépris pour les autres . Comme il étoit néan moins grand Politique, il n’avoit gar de de faire aucunement paroitre le der ſein qu’il avoit en ſon coeur , & qu’il n’a fait éclater qu’en ſon temps. Il fa > voit diflimuter auprés de ion Prince ſes veritables ſentimens , affectant toù jours pour ôter tout ſoupçon , de pa roitre ne defrer rien tant qu’une vie privée & retirée de toutes les affaires , & refuſant conftainment pour lui , & même pour ſon fils , les Charges & les Dignitez les plus confiderables : aux quelles le Roi les vouloit élever. II n’en étoit pas pour cela en moindre conſideration. Il eſtoit coûjours des
