part un excès de ménagement, d’une
autre un défaut de prévoyance. Le
premier regardoit le ſoin des malades,
le ſecond l’inhumation des
morts : nous allons déveloper l’un
& l’autre.
Environ le 8. du mois d’Août, les Medecins commis à la viſite des malades s’aperçurent qu’on ne les enlevoit plus, & qu’on les laiſſoit dans les maiſons, quoi qu’ils en donnaſſent tous les ſoirs l’état aux Echevins ; ils furent leur repreſenter que ces malades laiſſés chez eux en infectoient d’autres, que leurs ſoins étoient inutiles par la miſere de la plûpart : car alors ils ne viſitoient guéres que des pauvres ; que l’Hôtel-Dieu leur étant fermé, ils n’avoient point d’autre retraite ; que les charités de la miſericorde & des autres œuvres pies leur manquant, ils languiſſoient dans leurs maiſons dénués de tout ſecours, & periſſoient même d’inanition & de miſere ; & qu’enfin on ne pouvoit pas éviter d’établir un nouvel Hôpital pour ces malades.
Mr. le Gouverneur comprit bientôt la neceſſité de cet établiſſement,