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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/127

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de la peſte de Marſeille

Qu’il nous ſoit permis de mêler aux larmes que nous donnons à la mort de ce zélé Recteur, celles que meritent ceux qui exerçoient la Medecine dans cet Hôpital ; le Medecin (c’étoit Mr. Peiſſonel le pere) plus venerable par ſa vertu que par ſon grand âge, y viſitoit les malades avec un zele & un courage encore plus hardi que celui dont d’autres ſe ſont fait un merite dans la ſuite, & dont ils ont crû donner le premier exemple : il s’aſſeyoit auprès des malades, touchoit leurs playes, & les panſoit avec une charité, qui étoit le fruit de cette pieté ſincere qui a éclaté dans toute ſa vie. Il étoit Doyen du college des Medecins, & connu parmi les Sçavans, par ſon nouveau ſyſtême de Phiſique méchanique, qu’il alloit donner au Public, ſi Dieu n’eût mieux aimé recompenſer ſa charité par une gloire immortelle, que de le laiſſer joüir de celle qu’il ſe ſeroit aquiſe par l’impreſſion de cet ouvrage. Il y avoit auſſi un jeune Chirurgien appellé Audibert, & un jeune Apoticaire nommé Carriere ; ils donnoient l’un & l’autre de gran-