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de la peſte de Marſeille


le eſt arrivée, entierement ſemblable à celles que j’ai vû regner en 1709. & 1710. revêtuë des mêmes accidents ; que ce n’eſt point une peſte venuë du Levant, & portée dans le Vaiſſeau, qui en eſt arrivé dans le port de Marſeille ; que ce n’eſt qu’une fiévre maligne cauſée par les mauvaiſes nourritures du petit peuple de Marſeille, il n’en faut pas davantage pour cauſer une maladie auſſi conſiderable : preuve de cela, c’eſt qu’il n’y a eu juſqu’ici que le bas peuple qui a beaucoup ſouffert depuis ſix mois, qui en ſoit attaqué, comme les Crocheteurs, qui ont porté les bales de marchandiſes du Vaiſſeau prétendu infect, ſe ſont trouvé de la maſſe de ce peuple mal nourri, il n’eſt pas ſurprenant que ceux qui ſe ſont trouvés les plus échauffés par le travail, qui ont ſué dans le tranſport des marchandiſes, & qui ſe ſont expoſés enſuite à un air un peu froid, ayent été attaqués les premiers, & que quelques-uns en ſoient morts en peu de jours & en peu d’heures, d’autant plus que

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