On ne ſçait où eſt-ce que l’Autheur de ces Memoires a vû des Medecins de ce caractere ? Si l’élevation & un merite ſuperieur donnent droit d’inſtruire les autres, ils ne peuvent jamais devenir un titre legitime pour les mépriſer, encore moins pour leur prêter des ſentimens indignes de leur honneur & de leur caractere, contraires même à l’humanité. Ces injurieux ſoupçons doivent encore moins tomber ſur les Medecins de Marſeille, que ſur tous les autres. Nous leur laiſſons le ſoin de ſe juſtifier de l’ignorance qu’on leur impute ſur la maladie ; mais pouvons-nous refuſer à la verité le témoignage de ce que nous avons vû ? On ne peut dénier à ces Medecins la gloire d’avoir rompu la glace, & de s’être mis les premiers au-deſſus de cette vaine terreur qu’avoient autrefois les Medecins, comme le reſte des hommes, contre le mal contagieux. Bien loin de ſuivre les avis de leurs Autheurs, qui décident tous que les Medecins ne doivent pas viſiter les malades en tems de peſte, & qu’ils doivent être reſervés pour le conſeil des Chirurgiens,