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de la peſte de Marſeille


premiers ſe ſont diſtribués dans les Parroiſſes, allant dans tous les quartiers, & dans toutes les ruës infectées, & leur zele n’a fini qu’avec leur vie. Ils remplaçoient d’abord ceux qui mouroient, & quand ceux de la Ville ont manqué, ils en ont fait venir des Villes voiſines. Ils portoient le poids du jour & de la chaleur, ils parcouroient les ruës & les places publiques qui étoient l’aſile ordinaire des malades ; fidéles Diſciples du Sauveur, ils alloient comme lui guériſſant & répandant par tout les graces & la vertu des Sacremens. Les Recollets ont perdu vingt-ſix Religieux, & quelques-uns ont heureuſement guéri. Les Capucins ſur tout ont fourni un grand nombre de Confeſſeurs à la Ville & aux Hôpitaux, & ſur tout dans ces lieux d’horreur, dont l’abord auroit rebuté le zele le plus vif & le plus ardent. Il en eſt mort quarante trois, & douze qui ont échapé du mal ; parmi tous ceux-là, vingt-neuf étoient venus des autres Villes, pour ſe ſacrifier dans celle-ci.

Les Jeſuites ſe ſont encore ſignalés, une ſocieté dont l’inſtitution n’a pour

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