Aller au contenu

Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
de la peſte de Marſeille


d’Ouvriers ; où enfin toutes les horreurs de la miſere, de la maladie, & de la mort ſe montroient avec tout ce qu’elles ont de plus hideux & de plus rebutant ; & comme ſi l’emploi de Confeſſeur n’avoit pas ſuffi à ſon zele, chargé des aumônes que les gens de bien mettoient entre ſes mains, comme autrefois les Fidéles aux pieds des Apôtres, il joignit à cet emploi celui de Commiſſaire de ces quartiers abandonnés. Il y établit une Cuiſine, où des filles charitables faiſoient le boüillon pour les peſtiferés, il alloit par tout diſtribuant des aumônes abondantes aux ſains & aux malades, toûjours ſuivi d’une multitude de Pauvres ; ſon zele ne ſe bornoit pas à ces quartiers qui étoient commis à ſes ſoins ; il ſe répandoit encore dans tous les autres, & par tout où le ſalut de ſes freres l’appelloit, J’ai eu moi-même la conſolation d’en erre viſité dans mes malheurs. Le Pere Dufé venu de Lyon exprès pour ſecourir nos malades, acheva bientôt ion ſacrifice, & reçût la couronne qu’il étoit venu chercher. Le Pere Thioli, qui par ſon emploi de Pro-

I iiij