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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/227

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de la peſte de Marſeille

Les ſecours de la Medecine manquerent en même tems que ceux des Confeſſeurs. Il ſemble que le Seigneur aye voulu nous faire ſentir tout le poids de ſa colere, en ajoûtant aux malheurs dont il nous accable, la privation de toute ſorte de ſecours. Rapellons-nous ce qui a été dit au commencement, qu’il n’y avoit que quatre Medecins deſtinés pour la viſite des malades dans toute la Ville. Mr. Bertrand un des quatre tomba malade vers le douze du mois d’Août. Il n’eût d’abord qu’une legere atteinte du mal, dont il fût libre en huit jours, après leſquels il reprit ſes exercices ; quelques jours après il en eût une ſeconde, de laquelle il ſe releve en peu de jours, mais le chagrin de perdre ſa famille le fit retomber pour une troiſiéme fois, & cette derniere attaque, qui fût des plus vives, le mit hors d’état de travailler de longtems. Mr. Montagnier, qui avoit été tiré de l’Abbaye de St. Victor, pour le remplacer, fût auſſi bientôt pris du mal, mais il ne fût pas ſi heureux que ſon Collegue ; car il mourut au commencement de Septembre, auſſi