étant tombés malades, les autres effrayés
de la mort de leurs Confreres
ou épuiſés de fatigue, ſe retirerent
en campagne. Tous les Garçons avoient
eu le même malheur d’être
morts ou malades, & le peu qu’il en
reſtoit étoit neceſſaire dans l’Hôpital
des Convaleſcens ; on avoit même
pris tous les Chirurgiens navigans,
qui ſe trouvoient ſur les Vaiſſeaux en
quarantaine, mais ils ne reſiſterent
pas plus que les autres ; car dans ces
tems-là en Août & Septembre, la
contagion étoit vive, & quelque fermeté
qu’on eût à aprocher les malades,
on n’y reſiſtoit pas long-tems.
Pour les Apoticaires, la maladie en
enleva d’abord cinq, & les autres ſe
trouvant ſans Garçons, dont les uns
étoient morts, & les autres avoient
été pris pour l’Hôpital ; ſeuls dans
leurs Boutiques, ils ne pouvoient pas
ſurvenir à fournir les remedes à un ſi
grand nombre de malades, ni à faire
certaines compoſitions, que le grand
debit avoit conſommées : quelques-uns
d’entr’eux ſe ſont prévalu du
tems, & ont vendu leurs drogues à
des prix extraordinaires ; déſordre
Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/230
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
212
Relation Hiſtorique