de, pour ainſi dire, la Ville de Cadavres ;
on vit alors le moment où tout
devoit perir par une infection generale
car les Echevins perdent d’un
jour à l’autre le peu de monde qu’ils
ont auprès d’eux ; ils ſont déja ſans
Gardes, ſans Valets, ſans Soldats ;
la maladie enleve tout ; ils ſont obligés
d’ordonner & d’executer eux-mêmes.
Les Forçats manquent, Mrs.
les Officiers des Galeres, en accordant
les derniers le 28. Août, ont
proteſté qu’ils n’en donneront plus,
& ceux-là ſont la plûpart morts ou
malades ; les Echevins ont écrit au
Conſeil de Marine, pour ſuplier S.
A. R. de donner des ordres, pour
leur faire délivrer un nombre ſuffiſant
de Forçats pour ſauver la Ville ; mais
les réponſes ſont long-tems à venir,
& la mortalité va toûjours fort vîte.
Ils prennent le parti d’écrire à Mr.
l’Intendant, & le prient de leur obtenir
encore quelques Forçats, ils le
trouvent toûjours prêt à les ſecourir,
& à ſa ſollicitation, Mrs. des Galeres
leur accordent encore cent Forçats
le 1. Septembre. Avec ce renfort
on pouvoit ſe promettre d’avan-
Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/261
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
243
de la peſte de Marſeille
L ij