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Relation Hiſtorique


ſe tous ſes revenus, & à peine ſe reſerve-t’il le neceſſaire ; non ſeulement il diſtribue journellement de groſſes ſommes à la porte, mais il en envoit encore dans les Maiſons affligées, il entretient nombre de familles reduites par les malheurs préſens aux dernieres extrêmités, il prévient par les offres les plus obligeantes les beſoins de ceux, qu’il ſçait être dans l’affliction, il les conſole par des lettres pleines des ſentiments les plus pieux, & des offres les plus tendres ; une ſemblable Lettre fut ma plus douce conſolation dans l’excès de mes malheurs. Enfin ſa charité ſe dilate à meſure que les objets s’en multiplient. La plus part des Prélats du Royaume lui ont envoyé des ſommes conſiderables, qu’il a répanduës largement dans le ſein des Pauvres, & cela enſuite des quêtes ordonnées dans tous les Dioceſes par l’Aſſemblée du Clergé, dont les Agens avoient communiqué les ordres à tous les Evêques du Royaume. La vraye charité ne ſe borne pas aux ſujets qui l’environnent, tous les neceſſiteurs, quelque part qu’ils ſoient, ſont de