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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/32

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Relation Hiſtorique


pitaine de la Tour du bouc fût nommé, par le Roy, Viguier de la ville ; & il vint ſe mettre à la tête des Conſuls, malgré la fureur du mal. Les galeres d’Eſpagne, qui parurent alors aux environs du Château d’If, augmenterent le trouble & l’épouvante de la ville : mais ce ſage Commandant fit armer ſur le champ ſix mille Païſans, qui vinrent garder les portes de la ville, où l’on n’eût plus d’autre ennemi à craindre que la maladie.

Bien loin de s’aguerrir à ce mal, à meſure qu’il revenoit plus ſouvent, le peuple de Marſeille en étoit toûjours plus effrayé : car ayant reparu le 13. Novembre 1586. dans trois jours la ville fût entierement deſerte : ſoit donc la rareté des habitans, ſoit la rigueur du froid, elle ne fit pas de grands deſordres, mais elle recommença au mois de Mars de l’année ſuivante 1587. Les habitans ſortirent encore de la ville, & elle ceſſa entierement dans le mois de May.

En l’année 1618. l’armée du Marquis d’Uxelles infecta la ville de Lion, & de-là le mal ſe repandit bientôt en Languedoc, en Dauphiné, & en