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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/321

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de la peſte de Marſeille


avoit été traittée comme la peſte.

Quoique nous diſions que le mal exerçoit toûjours la même violence, cela n’étoit pourtant pas general. Le plus grand nombre de ceux qui furent attaqués dans ce troiſiéme periode n’avoient qu’un mal très-benin & très-leger ; les uns paroiſſent à peine malades, & ne ſouffrent aucune léſion dans leurs fonctions ; les autres en ſont quittes pour quelques jours de fiévre ; & les uns & les autres ſont ou avec ou ſans aucune marque exterieure, en ſorte que dans ceux-là les bubons & les autres éruptions ne font que ſe montrer, & diſparoiſſent ſur le champ, ou bien dans la ſuite ; qu’en quelques-uns ils meuriſſent après un certain tems, & que le venin ſe ménageant peu à peu une heureuſe iſſuë par la ſupuration, il épargne aux malades les douleurs de l’inciſion : que dans les autres les bubons parviennent d’abord à une loüable ſupuration. Si nous oſions hazarder ici nos conjectures, nous dirions que dans les premiers le venin trouve des humeurs viſqueuſes où il s’engage, & que lié par ces entraves, il