gardées que par des gens hors d’état
de faire quelque réſiſtance. On entroit
dans celles où il ne reſtoit que
quelque malade languiſſant, on enfonçoit
les Garderobes, & on enlevoit
ce qu’il y avoit de plus précieux,
ſouvent on pouſſoit la ſcelerateſſe juſques
à ſe délivrer de la vûë d’un témoin
importun, qui n’avoit plus que
quelques momens de vie, & ces
énormes crimes beaucoup plus fréquens
dans le fort du mal, que dans
les derniers périodes, étoient ſouvent
commis par ceux qui ſervoient
les malades, par les Corbeaux qui
alloient enlever les morts, par ceux
qui ſervoient dans les Hôpitaux, leſquels
par les déclarations qu’ils arrachoient
des malades, étoient informés
de l’état de ces maiſons abandonnées,
& dont les malades leur
remettoient ſouvent les clefs. Nous en
avons déja touché quelque choſe ailleurs :
cette licence étoit encore plus
grande à la Campagne où l’éloignement
des Baſtides, & la liberté de
vaguer dans la nuit favoriſoient ces
criminelles expeditions. On doit penſer
que dans la ſuite ces hardes vo-
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Apparence
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Relation Hiſtorique