Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/379

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de la peſte de Marſeille


core bien du monde, & cet ordre a été continué tous les mois ſuivans.

Lorſque la Ville commençoit à être tranquille, la Campagne étoit encore dans le trouble ; les Medecins de Marſeille, qui ont toûjours eû fort à cœur le ſalut de leurs Compatriotes, ſe trouvant oiſifs comme tous les autres par le grand nombre de Medecins, & par le peu de malades qu’il y avoit dans la Ville, & voyant ceux de la Campagne denués de tout ſecours, préſenterent un Mémoire dans lequel ils propoſoient les moïens de les ſecourir, s’offrant eux-mêmes pour cela. Un projet ſi conforme aux intentions d’un Commandant, qui travailloit avec tant de ſuccès à prévenir tout ce qui pouvoit entretenir le mal, ne pouvoit pas manquer d’en être bien receu ; il en ordonna l’execution ; & pour cela on diviſa tout ce Terroir en quatre parties, à chacune deſquelles on deſtina un Medecin, un Chirurgien & un Garçon, & les Medecins de la Ville furent chargés de cet employ. Ils partoient tous les matins, & revenoient le ſoir coucher à la Ville ; ils portoient avec

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