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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/382

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Relation Hiſtorique


que ces Medecins fuſſent animés d’un zele bien vif & bien charitable, pour courir ainſi la campagne dans la ſaiſon de l’année la plus rigoureuſe, expoſés à toutes les injures de l’air, à la vûë des plus affreuſes miſeres, aux travaux les plus rudes & les moins agréables. La Terreur étoit ſi grande dans ces Baſtides, qu’on ne leur donnoit aucune retraite, on n’oſoit pas ſeulement les approcher, ils étoient obligés de porter avec eux de l’avoine pour leur Chevaux, & de quoy faire leur halte, obligés de la faire en raſe campagne ; heureux quand on leur ouvroit une Ecurie pour retraître. Ce ſont pourtant là ces Medecins contre leſquels on a formé de ſi indignes ſoupçons, & qu’on a oſé accuſer d’inaction.

Comme on fait par tradition que dans le Levant la peſte finit ordinairement au ſolſtice d’Eté, c’eſt-à-dire, vers la ſaint Jean, on s’attendoit que celle-cy, qui avoit commencé en ce temps-là finiroit auſſi au ſolſtice d’hyver, c’eſt-à-diſe vers la Noël ; D’autant mieux que l’on voit ſouvent les conſtitutions des maladies épide-