Corneille qui n’a encore que vingt-deux
ans. Cependant la qualité de l’Autheur,
& le ſujet de ſon Epître ſembloient
meriter un peu plus de ménagement.
Le dernier Ouvrage de
Poëſie, qui parut, fut une Epître à
Damon qui contenoit le recit de nos
malheurs precedée d’une Epître dedicatoire
à Mr. de Marſeille, & ſuivie
d’une Paraphraſe en vers ſur le
Miſerere ; cette piece eſt pleine des
ſentimens de cette pieté ſincere qui
réluit en la perſonne de ſon Autheur :
on voit qu’il a de l’eſprit, mais non
pas du talent pour la Poëſie.
Les Medecins ſont ceux qui ont fait le plus gémir la preſſe & les Imprimeurs, car leurs Ouvrages ont eû le moins de débite. Un Medecin de cette Ville ayant envoïé un mémoire à un de ſes amis à Lion, qui luy avoit demandé quelques éclairciſſemens ſur la maladie, on crût qu’il pouvoit être de quelque utilité. Un fameux Medecin de Lion le fit imprimer tout informe, qu’il étoit avec un avertiſſement à la tête, qui ternit un peu le memoire du Medecin de Marſeille. Celuy-cy ſe reſſent de la negligence