buſent pas de ſa credulité, & qu’ils
ne faſſent pas entrer dans les inſtructions
qu’ils luy laiſſent, des vûës particulieres
plus capables d’affoiblir ſa
confiance que de la ranimer. Je ne
ſay même ſi la pluſpart de ceux qui
ont ainſi jugé des ouvrages des Médecins
de Montpellier, ne s’authoriſent
pas dans cette eſpece d’ingratitude
par leur ſentiment touchant la
Contagion. Quoyqu’il en ſoit il eſt
conſtant qu’on ne ſauroit prendre le
change, ny le donner ſur des faits publics,
& qui ſe ſont paſſés à la vûë
de toute une Ville.
Après cela oſerions-nous hazarder icy quelques reflexions. Que ceux qui ne voïent la Peſte que de loin, ne la regardent que comme l’effet d’une terreur publique, c’eſt une opinion qu’on peut leur paſſer ; s’ils la voïoient de plus près, ils ſont aſſès de bonne foy pour avoüer leur mépriſe, & aſſès jaloux de leur reputation pour ne pas s’entêter contre l’experience. Mais que des Médecins, qui ſont ſur les lieux, témoins de ſes ravages, de la rapidité de ſes progrès, de ſa reſiſtance à tous les remedes, de la violence &