Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/404

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
386
Relation Hiſtorique


vais alimens, & des autres ſources du mal ; je veux bien leur rendre la juſtice de croire qu’ils ne les regardent que comme des cauſes occaſionnelles à l’égard de quelques malades. Car aprés tout, ces cauſes particulieres peuvent-elles faire commencer la maladie, & luy donner naiſſance, ſont-elles capables de la perpetuer ? Et peuvent-elles convenir à tous ceux, qui en ont été attaqués ? Ils reconnoiſſent, il eſt vray, une premiere cauſe, un levain peſtilentiel ; ils le font ſortir dans leur Lettre latine de ces caiſſes fatales aportées du Levant, ils relevent la fatalité, de ces caiſſes par la célebre comparaiſon de la boëte de Pandore ; mais la peur & les autres cauſes reviennent plus ſouvent ſur la ſcene que le levain peſtilentiel ; elles y joüent par tout le premier rôle, & le levain ſemble n’y être amené que par bien-ſeance. Que peut-on penſer encore de leur ſentiment ſur la Contagion ? d’un jour à l’autre ils ſe ſont enhardis à la nier. Nous les avons vû varier là-deſſus ; mais n’entamons pas cette matiere. Si la mort de 40. mille ames n’a pas pû les en convaincre,