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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/407

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de la peſte de Marſeille


que quelqu’un de ceux, qui ont été emploïés pendant la Contagion, libre de tout engagement, réponde à l’attente du Public ſur un ſemblable ouvrage.

Pour ce qui eſt de la terreur du mal ce n’eſt pas dans une vaine Philoſophie qu’il faut chercher des motifs propres à porter les hommes à la ſurmonter. La Religion eſt une reſſource plus ſure & plus abondante, où l’on doit puiſer des motifs plus forts & plus puiſſants pour exciter la charité des fidelles, que tous ces ſpecieux raiſonnemens d’une fauſſe ſpeculation. Qu’on leur laiſſe prendre les meſures & les ſages précautions que la prudence humaine ſuggere, que la médecine enſeigne, que l’experience authoriſe, & que la Religion permet ; mais en même temps qu’on leur diſe avec ſaint Jean, qu’ils doivent[1] donner leur vie pour leurs freres, que perſonne ne peut avoir un plus grand amour que de donner ſa vie pour ſes amis. Qu’il y a une étroite obligation de le faire par charité, que c’eſt là un précepte formel, où il n’y a ny équivoque ny obſcurité, nous devons[2]

  1. 1. Joan. c. 3. v. 11.
  2. Joan. c. 15. v. 13.
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