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de la peſte de Marſeille


eſt la criſe de la peſte, comme l’Auteur l’a dit dans les lettres imprimées, comment peut-il l’être, ſi l’humeur morbifique ne s’évacuë pas par la ſupuration du bubon ? & ſi elle s’évacuë, comment ſe peut-il qu’elle ne ſoit pas infectée & ne communique pas la maladie ? Enfin ſi la bile verdâtre eſt l’unique cauſe prochaine de la maladie, elle doit l’être auſſi des ſymptomes ; elle doit donc ſe mêler à cette limphe épaiſſie, qui produit ces ſortes de tumeurs ; mais peut-elle ſe mêler ſans lui communiquer ſon vice ? Un Auteur ſi fécond en nouvelles découvertes, & ſi ingenieux à en tirer des conſequences favorables, ne manquera pas ſans doute de concilier ces contrariétés, & de nous aplanir des difficultés, qui ſeroient embarraſſantes pour tout autre que lui.

Pour nous faire recevoir le ſecond principe, qui eſt que les mauvais alimens, qui ont produit cette bile verdâtre, ſont la ſeule cauſe de la peſte, l’Autheur devoit nous faire voir comment eſt-ce que les mauvais alimens de l’année précedente,

S vj