ſe renouvella ; c’eſt en quoi nôtre
Commandant a ſignalé ſa prudence.
Comme rien n’étoit plus propre à faire
reſſuſciter la peſte que les hardes
& les maiſons infectées, il tourna
toute ſon attention de ce côté-là, &
il l’étendit même juſqu’aux Egliſes,
dont on avoit été obligé de remplir
les caveaux dans le fort de la mortalité.
Il y avoit donc trois ſortes de
deſinfection à faire, celle des hardes
& meubles, celle des maiſons, & celle
des Egliſes. L’entrepriſe étoit difficile :
deſinfecter toute une grande
Ville, où il étoit reſté fort peu de
maiſons ſaines, tous les meubles de
ces maiſons ſuſpectes, toutes les hardes
qui avoient ſervi aux malades, le
linge & les meubles de celles qui ſe
trouvoient abandonnées par l’entiere
extinction de toute la famille, par
l’abſence de l’heritier legitime, ou
par la difficulté qu’il y avoit à le démêler.
Purger toutes les Egliſes &
leurs caveaux de l’infection, que les
cadavres peſtiferés y avoient laiſſée ;
c’étoit un ouvrage auſſi difficile à ordonner
que pénible à executer. Nous
allons expoſer tout ce qu’on a fait
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de la peſte de Marſeille
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