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de la peſte de Marſeille


ces domeſtiques attaqués du mal avoient pu ſe coucher ſur ces balles : car cette maladie donne une inquiétude à ſe mettre par tout : en effet on avoit trouvé des morts le long des montées & dans tous les endroits des maiſons. Il y avoit encore dans le Port pluſieurs Bâtimens de mer, chargés de diverſes marchandiſes, que la contagion avoit ſurpris & empêché de partir. Les familles des gens de mer embarqués ſur ces Bâtimens, s’y étoient auſſi refugiés, où ayant été ſaiſis du mal, ils ne pouvoient pas éviter de ſe coucher ſur ces marchandiſes. Nôtre Commandant, qui portoit ſes vûës. & ſon attention auſſi loin que le mal pouvoit porter ſa fureur, ne crût pas devoir negliger la précaution de les déſinfecter. Il fit une Ordonnance le 16. Decembre, par laquelle, en conformité de la délibération priſe avec les Intendants de la ſanté, il regla que toutes ces marchandiſes ſujettes à purge ſeroient portées par Batteaux dans les Iſles voiſines de Marſeille, avec les emballages de celles qui n’y ſont pas ſujettes, & les voiles des Bâtimens, pour

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