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de la peſte de Marſeille


quand elle n’a plus de malades à ſecourir, elle ſçait ménager les moyens d’inſtruire les Fidèles & de les édifier.

Le calme de la maladie ne raſſûroit pas entierement le monde ; on le regardoit encore comme l’effet de la ſaiſon ; on croyoit que le froid avoit ſeulement amorti la peſte ſans la détruire, & on attendoit le mois de Mars pour voir ſi le renouvellement de la ſaiſon ne produiroit point celui de la maladie. Il arriva ce nouveau mois, & dans celui-ci ni dans ceux qui le ſuivirent, nous n’eumes point de nouveaux troubles. Un ſeul malade fit quelque bruit dans la Ville au commencement de Mars. C’eſt la femme d’un Capitaine de Vaiſſeau appellé Rouviere. Elle revenoit de la Campagne, où elle avoit fréquenté dans quelque Baſtide ſuſpecte : peu de jours après ſon entrée dans la Ville, la voilà priſe du mal, ſans que ſes parens s’en méfient. Ils appellent un Medecin de la Ville, qui le leur déclare ; le Commiſſaire du quartier lui envoit un des Medecins étrangers, qui avoit ſon département. Il ſoûtient que ce n’eſt pas la peſte, il

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