parties de plaiſirs ; en un mot, on
commence à ſe rendre les devoirs
d’amitié & d’honnêteté, que la contagion
avoit entierement abolis. Nos
Citoyens que la crainte du mal avoit
diſperſé dans les Provinces voiſines,
ſe rendent à leur famille & à leur Patrie,
les uns pour y venir reprendre
leurs affaires, les autres pour recueillir
des ſucceſſions imprévûës : bientôt
la Ville reprendroit ſon ancien
luſtre, ſi la terreur du mal répanduë
dans tout le Royaume, portée même
chez les étrangers, ne tenoit encore
ſon commerce ſuſpendu. Les Négocians
impatiens de le renoüer, & de
reparer leurs pertes, s’aſſemblent
tous les jours auprès de la Loge,
quoique fermée, & y traittent les
affaires en pleine ruë. Ce ne ſont plus
ces vaſtes projets, ni ces grandes entrepriſes,
qui innondoient les pays
lointains de nos marchandiſes. On
n’y fait plus que de petites négociations
capables d’entretenir, mais non
pas d’avancer la fortune d’un Marchand.
Ce commerce ainſi reſſerré fit
comprendre de quelle importance il
eſt de prévenir un malheur, qui après
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de la peſte de Marſeille