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de la peſte de Marſeille


le maître du Navire, qu’on appelle vulgairement le Nocher, leur ordonne de ſe retirer, & de le laiſſer jetter en mer à ceux de ſa Nation ; ce qui fût fait, & les cordages qui avoient ſervi à cette manœuvre, furent coupés & jettés auſſi dans la mer.

Peu de jours après ces deux Matelots tombent malade, & meurent fort bruſquement, & quelques jours après deux autres ſont encore pris du même mal, & meurent de même, & le Chirurgien du Vaiſſeau eſt du nombre. Ces morts promptes allarment le Capitaine, & l’obligent à ſe ſeparer du reſte de l’équipage, & à ſe retirer dans la poupe, où il reſte pendant tout le voyage, donnant de-là ſes ordres. Trois autres Matelots lui tombent encore malades, & n’ayant point de Chirurgien, il relâche à Livourne, où ils meurent de la même maniere que les autres. Ce Capitaine raporte un certificat du Medecin & du Chirurgien des Infirmeries de cette Ville, par lequel ils déclarent que ces malades ſont morts d’une fiévre maligne peſtilentielle. Il remet en ar-

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