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de la peſte de Marſeille


Ainſi finit cette peſte ſi rapide dans ſes progrès, ſi violente par ſes accidents, ſi terrible par ſes ravages, ſi ruineuſe par ſa durée, ſi funeſte à tant de familles ; cette peſte qui a enlevé la moitié de nos habitans, & a laiſſé le reſte dans le deüil & dans la déſolation, qui a fait en même tems un triſte déſert d’une Ville la plus peuplée, & a reduit dans la derniere miſere un peuple glorieux de ſon opulence & de ſes richeſſes. Il doit ſa délivrance, & la ceſſation de ce terrible fleau à la miſericorde du Seigneur, qui a bien voulu apaiſer ſa colere aux vœux de ſon Evêque, à la ſageſſe d’un Commandant, à la vigilance des Magiſtrats, au zele des Citoyens qui les ont aſſiſtés, aux prieres & aux aumônes des gens de bien, à celle du Souverain Pontife d’heureuſe mémoire, de pluſieurs Evêques du Royaume, aux ſoins d’un Intendant toûjours attentif à toutes ſes neceſſités, enfin aux liberalités de l’illuſtre Prince qui nous gouverne, & aux nouveaux ſecours qu’il vient de nous accorder. Heureux ſi le ſouvenir de nos malheurs paſſés