Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/520

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
502
Relation Hiſtorique

Les forts narcotiques n’avoient pas un ſuccès plus heureux que les violens purgatifs, ils jettoient toûjours les malades dans des foibleſſes, dont ils ne pouvoient pas revenir, ou dans quelque aſſoupiſſement mortel, ſurtout quand on les donnoit au commencement du mal ; ils ſuſpendoient ſouvent les éruptions prochaines, & rapelloient les ſymptômes mortels ; on n’en a jamais employé que de legers & en petite doſe, & ſeulement dans le cas du délire & de la phreneſie, ou d’une agitation violente ; dans les diarrhées on donnoit avec ſuccès le diaſcordium mêlé avec les abſorbans : on n’a jamais pû ſe ſervir des narcotiques dans les vomiſſemens, à cauſe de l’abattement & de la foibleſſe qui les ſuivoient, on employoit plus utilement en ce cas là les délayans, ou bien le ſuc de citron, avec quelques grains de ſel d’abſynthe ; les cardiaques même ne faiſoient qu’augmenter l’irritation de ce ſymptôme & le rendre plus violent ; on ne doit pourtant pas ſe preſſer de l’arrêter ; car ſouvent le vomiſſement arrête, il ſurvenoit des tranchées &