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de la peſte de Marſeille


été les plus ſuſceptibles de ce mal.

Cette premiere allarme fût bientôt ſuivie d’une ſeconde. Le lendemain de la mort de cet enfant, c’eſt-à-dire, le 11. Juillet, le nommé Boyal venu du Levant, & ſorti depuis quelques jours des Infirmeries tombe malade. Le Chirurgien qui le traitte, lui trouve un bubon ſous l’aiſſelle, & le dénonce à Mrs. les Echevins, qui mirent auſſi-tôt des Gardes à ſa maiſon. Boyal meurt ce même jour, & le ſoir il eſt porté & enſeveli dans les Infirmeries, par les Portefaix qui y ſont enfermés : on y traduit auſſi tous ceux de la maiſon, qui fût fermée ; & on ordonne à tous ceux qui l’ont frequenté quelques jours de quarantaine chez eux, & les parfums ordinaires. Il eſt difficile de décider ſi Boyal avoit aporté la peſte du Vaiſſeau, ſur lequel il étoit embarqué, ou s’il l’avoit priſe dans les Infirmeries par la communication, ou bien s’il avoit lui-même aporté des marchandiſes infectées. Tout ce qu’on peut dire de ſûr, c’eſt que quelques jours de quarantaine de plus auroient donné le tems à ſon mal de ſe déclarer dans les Infirmeries.