penetrer dans les raiſons qu’avoit ce
Chirurgien de déguiſer la verité,
nous aimons mieux lui rendre la juſtice
qu’il merite, en diſant qu’il n’a
pas connu la maladie ; il étoit même
difficile qu’il la reconnut ; car nous
avons apris du dépuis qu’il ne touchoit
pas les malades, & qu’il ne leur
parloit que de loin.
Sur le rapport de ce Chirurgien, on ſe tranquiliſe, ces malades abandonnés à leur ſort, reçoivent les Sacremens à la maniere ordinaire. La communication reſte libre dans cette ruë, & dans les ruës voiſines, & on donne aux morts la ſepulture ordinaire. Cependant le même Medecin continuë à viſiter de ſemblables malades dans le même quartier, il ne penſe plus à les dénoncer, pour ne pas s’expoſer à recevoir une réponſe ſemblable à la premiere, & à voir préferer à ſon avis celui d’un Chirurgien : ainſi la maladie ſe répand inſenſiblement juſques à ce qu’elle éclata par la mort de quatorze malades en un même jour, & par la chûte de pluſieurs autres, ce qui fût le 23. Juillet.