rencherit avec elles ; le vin ſi commun
& ſi abondant dans cette Ville
ſuit le ſort des autres denrées : toutes
les caves ſont fermées, ou par la fuite
des uns, ou par la crainte des autres.
Le peuple, qui fait ſon principal
aliment de cette liqueur, eſt prêt
à ſe ſoulever, ſi on n’eût fait ouvrir
les caves de force, & mettre le vin
en vente. La viande qui ne vient que
de loin, eſt encore plus rare que les
autres denrées ; enfin bientôt on n’eût
pas moins à ſouffrir de la diſette que
de la maladie.
Encore ſi ceux, qui étoient chargés de pourvoir aux beſoins publics, n’avoient eu que le peuple de la Ville à entretenir, mais les ſoins & les embarras ſe multiplient avec les malheurs de la contagion. Voici Mrs. les Officiers des Citadelles, qui ayant reſſerré leurs Troupes, demandent du bled & d’autres neceſſités à Mrs. les Echevins, les menaçant de lâcher les Soldats dans la Ville, pour en prendre par tout où ils en trouveront. Comment pourvoir à tous les beſoins d’une nombreuſe garniſon dans un tems de diſette. Il falloit avoir toute