Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 10, Le jour des mes Pâques, 1916.djvu/5

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Trinette qui sent l’écurie des vaches.

En bas, mon oncle et ma tante ont presque fini de manger le déjeuner. Moi, je ne dois pas manger à c’t’heure, on ne peut pas. Mais après l’affaire, rattendez un peu ! Du lard et des œufs, une toute fine chemneye bien croquante, des œufs tout jaunes en petits hopais ! Et puis tremper dans la sauce des morceaux de pain que je coupe bien carrés avec mon couteau ! C’est alors qu’on a bon. Mais il n’faut pas trop y penser maintenant, ce serait encore faire péché. C’est tout de même difficile de bien faire sa première communion !

J’ai dit tout haut « bonjour mon oncle, bonjour ma tante », et ils ont regardé sans répondre, pour voir si mes affaires allaient bien. Et le vicaire qui voulait qu’on va tous les matins demander la bénédiction à ses parents, comme il dit ; bien, quoi est-ce donc ça ? on ne me répond pas quand je dis bonjour et je ne le dirai plus. Il a bon lui, le vicaire, il n’a pas un oncle et une tante pour l’embêter et lui flanquer des calottes.

Mon oncle n’est pas encore tout habillé. Il commence à tourniquer dans la maison avec un col dans sa main, et qui lui fait mal, dit-il, quand il veut le mettre.

Il m’hagne, il m’grette, il m’coihe et il m’sitronle, nom d’un tonnerre ! crie-t-il en montrant le col tout droit comme un sabre.

Djan, ni k’minciz nin co à beurler, on s’fait jou comme houye, savez, que ma tante lui crie. N’el sâriz-ve ragrandi, voss col ?

Kimint donc çoula ? Ci n’est nin delle gôme, èdon ?