Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 7, Mal de dents, 1916.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et après la messe, on a été encore boire quelques tournées chez le fossi qui reste tout près, et Lovinfosse racontait l’affaire à tout le monde, et tous les hommes me regardaient et riaient et faisaient semblant de vouloir me faire boire à leur hèna pour avoir du courache, disaient-ils.

Le houlé Lovinfosse a voulu venir avec, parce que, dit-il, il devait justement aller parler avec l’artisse pour sa vache.

Et il marche si lentement avec ses deux jambes comme le numéro 77 du loto. Et sa pipe qui s’éteindait tout le temps qu’il lui fallait chaque fois une heure pour aller la rallumer disconte un arbe, parce qu’il lui plaît toujours d’expliquer quoi et comme avec le tuyai. Il parlait tout le temps d’une vache qui devait vêler, je ne sais plus, moi, je pensais à mon dent et personne ne me disait pas un mot.

Et quand nous avons enfin arrivé à Liége, il a encore été pour boire des gouttes près de St-Phoyin, dans un petit câbaret où qu’on jouait l’harmonica, mais la procession était déjà finie depuis longtemps, longtemps parce que nous avions venu trop lentement à cause du houlé Lovinfosse, et on ne voyait plus rien que quelques petites filles en pâquettes avec une verte écharpe, qui couraient en se troussant pour les broûlis, et que leur maman barbotait parce qu’elles avaient déjà voulu aller sur le carrousel avant de dîner.

Chez l’homme aux dents, ça sentait mau-